Accueil > Accueil > Fiches invisibles > REVUE DE PRESSE (Sud-Ouest, Le Monde...) > SUD-OUEST : « Nous sommes à la fois déçus et amers »

SUD-OUEST : « Nous sommes à la fois déçus et amers »

samedi 14 août 2010

En juillet 2008, se posait encore la question de la propriété de l’ancien lycée Curie. Du moins, la municipalité envisageait-elle de la revendiquer, avant que Didier Quentin ne renonce à une longue et coûteuse procédure. Pour Ségolène Royal, à l’époque, la question ne se posait même pas : « Le lycée Curie fait partie du patrimoine immobilier du Conseil régional. Il est la propriété de la Région et de ses habitants. »

La présidente du Conseil régional doutait, en ce même mois de juillet 2008, des intentions de la municipalité de mener une opération d’immobilier social sur le site de Curie. « Je ne sous-traiterai pas un projet sur un espace aussi important que le lycée Curie à une commune incapable d’arriver aux 20 % de logements sociaux. Je ne braderai pas ce lycée pour l’euro symbolique. »

Oui, mais non…

Les déclarations de Ségolène Royal résonnent étrangement aujourd’hui. La présidente socialiste de la Région avait fait une promesse implicite en jurant, en 2008, qu’elle veillerait au meilleur usage qui soit de l’ancien lycée. Promesse renouvelée au printemps lorsque la Région a lancé un appel à manifestation d’intérêt. Vendeur de cette splendide parcelle constructible de 10 624 mètres carrés en plein centre-ville, le Conseil régional exigeait du futur acheteur qu’il prenne des engagements en matière de logement social, de construction écologique et réclamait, aussi, la meilleure offre financière possible.

Au promoteur royannais Richard Martinez, dont la proposition semblait correspondre en tout point à ces conditions, la Région a dit « oui », avant de revenir sur ce choix et d’annuler purement et simplement la procédure (notre édition d’hier).

Un projet « séduisant »

Les membres du Collectif pour un habitat social en Pays royannais jugeaient, eux aussi, le projet de la SCI Amadeus « séduisant ». Ils ne comprennent pas, aujourd’hui, la volte-face de la Région. « Nous sommes à la fois déçus et amers, notamment parce qu’aucune explication officielle n’a été avancée pour justifier cette décision », regrette Emmanuelle Stroesser, membre du collectif.

La Région évoque son intention de privilégier « un projet créateur d’emplois tourné vers le tourisme » et son souhait d’obtenir un prix de vente plus proche des 5,8 millions d’euros estimés par France Domaine, quand la SCI Amadeus proposait déjà 5 millions. Un projet touristique ? Le collectif pour un habitat social fronce les sourcils. « Ce n’est pas le secteur du tourisme qui développe les emplois les plus pérennes. Et les travailleurs saisonniers, il faut aussi les loger. Nous retombons dans le même cercle vicieux », déplore Emmanuelle Stroesser.

La perspective d’une réhabilitation d’une partie de l’ancien lycée et la construction de nouveaux bâtiments sur le reste de l’emprise de Curie auguraient de la création de plus de 70 logements à loyer modéré. « Rappelons qu’à Royan, on recense 5 % de logements sociaux. À l’échelle du territoire de l’agglomération Royan Atlantique, ce chiffre tombe à 3,5 %. » Toute initiative pour accroître le parc locatif social mérite qu’on y porte un certain intérêt. Le collectif du Pays royannais le sait, l’habitat ne figure pas parmi les compétences exercées par le Conseil régional, « mais ce n’est pas non plus son rôle de défendre le tourisme en Pays royannais », estiment ses membres.

Mince espoir

L’implication de la Région dans de nombreux projets de constructions de logements sociaux en Royannais, via les aides financières allouées à l’Agglomération dans le contrat de développement durable, ne suffit pas à atténuer le désappointement du collectif, qui ne se fait que peu d’illusions sur un retour en arrière.

« À la rigueur, nous allons vérifier si le Conseil régional a déjà fait une déclaration d’intention d’aliéné. Lorsque c’est le cas, la municipalité dispose d’un délai pour exercer son droit de préemption et acquérir elle-même un bien, explique Emmanuelle Stroesser. La Ville, peut-être en concertation avec l’Agglomération, pourrait envisager d’acheter Curie et d’y mener un projet d’habitat social. »Emmanuelle Stroesser et, avec elle, tous les membres du collectif, jugeaient « séduisant » le projet de la SCI Amadeus, finalement abandonné par le Conseil régional.

RONAN CHEREL

PHOTO R. C.
© PHOTO CHEREL RONAN


Voir en ligne : http://www.sudouest.fr/2010/08/14/n...

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.